Fascia et médecine chinoise : découvrez notre approche unique en France
Encore aujourd’hui, les fascias restent les grands méconnus du corps humains, même
pour certains spécialistes médicaux. Ils ont été pour la première fois identifiés et pris
en considération en 1816 par le médecin Xavier Bichat dans son traité des
membranes. Leur définition est ensuite revue un demi-siècle plus tard par Dr Gray,
qui l’identifie comme une « masse importante de tissu conjonctif ». Mais malgré ces
mises en avant, le fascia continuait d’être mis à l’écart et ne faisait pas l’objet de réelles
recherches ou d’avancées médicales.
Il va falloir attendre le début du vingt-et-unième siècle pour que le fascia fasse
réellement l’objet d’études et voit apparaître ses premiers spécialistes. C’est en 2007
que se tient à Boston le premier congrès international sur le fascia, avec la
participation de la spécialiste Pr Hélène Langevin, professeure à l’université des
sciences neurologiques du Vermont.
Définition
Le fascia est un tissu conjonctif qui sert d'enveloppe aux muscles et à tous les autres tissus ou organes du corps humain. Pour résumer, c'est une membrane qui entoure toutes les structures anatomiques du corps humain (muscles, ligaments, os, nerfs, viscères, etc.).
Les fascias sont des structures fluides et facilement déplaçables, qui peuvent réagir indépen-damment de ce qu’ils enveloppent. Il a donc été constaté qu’un fascia qui enveloppe un muscle a par exemple la capacité de se contracter indépendamment de ce dernier.
Composition et rôle
La structure des fascias est composée d’eau, de protéoglycane et de tissu. Le protéoglycane est un mélange de protéine et de glycosaminoglycane, le glycosaminoglycane étant une macromolécule glucidique. Les fascias sont tous liés les uns avec les autres et concernent l’ensemble du corps.
=> Fonction de soutien
Sans les fascias, la structure squelettique s’effondrerait, les différentes composantes anatomiques ne seraient plus liées entre elles et les organes tomberaient sous l’effet de la gravité terrestre. Ceci est dû au fait que chaque fascia est relié à un autre pour former finalement un tissu conjonctif global, qui maintient le corps et lie chacune de ses parties entre elles.
Ce rôle porte un nom, c’est le phénomène de tenségrité. La tenségrité est tirée de l’architecture, qui la définit comme la capacité d’une structure à se stabiliser par la force de tension et de liens multiples, qui se suffisent par leurs connexions. Les fascias réussissent donc à maintenir la structure anatomique par un jeu de lien entre eux et les tensions créées par ces liens. Cela forme un réseau fibrillaire en toute continuité de notre tête à nos pieds.
=> Cicatrisation
Le fascia joue également un rôle dans la cicatrisation. En effet, un fascia en bonne santé est composé de nombreuses cellules efficaces appelées les fibroblastes. Cette cellule est trouvable dans l’ensemble du tissu conjonctif, aussi bien dans les fascias que le reste du tissu, qui représente à lui seul près de 80% du corps humain.
La cellule fibroblaste est à l’origine de la production du collagène. Le collagène est une protéine majeure du corps humain qui a son utilité dans de nombreux processus du bon fonctionnement du corps humain tels que l’immunologie et la structuration des différents organismes. Le collagène joue, par exemple, un rôle important dans le bon déroulement de la cicatrisation. Les fascias sont aussi à l’origine de la production de l’élastine, une autre protéine de type structural.
Cette dernière joue un rôle au niveau de l’élasticité de notre structure anatomique. C’est le cas pour la peau, ce qui permet d’éviter les vergetures et rides, permettant également à notre peau de retrouver sa forme initiale après un pincement ou une pression.
=> Diffusion des messages nociceptifs
Certaines douleurs sont donc mal localisées et peuvent provenir du fascia plutôt que de ce qu’il enveloppe. Il a récemment été découvert que les fascias comportent un nombre conséquent de terminaisons nerveuses. En effet, grâce à une stimulation de la douleur précise au niveau des fascias, le cerveau reçoit une information de douleur plus intense due à la libération de substance P (pour « pain » qui signifie douleur en anglais). Certains scientifiques pensaient auparavant le fascia dénué de nerfs. La situation réelle serait alors l’exact inverse, faisant du fascia l’élément le plus sensible de la structure anatomique.
Tout comme les différentes composantes de notre corps, le fascia peut subir des détériorations et cela peut impacter l’ensemble de l’organisme. En effet, le fait que les fascias soient tous liés entre eux, a permis aux scientifiques de constater que les douleurs peuvent être délocalisées. Le fascia entourant les organes et autres composantes de la structure anatomique, la localisation de la douleur ne définit pas toujours la zone à traiter.
=> Fascias, douleur et émotions
Il a été compris par exemple que le fascia possède une mémoire affective liée au système nerveux sympathique qui peut grandement être influencé par le stress. Cette sensibilité change grandement certaines perceptions de l’approche médicale générale. Le stress est lui un facteur qui va agir sur la mémoire nerveuse affective du fascia. Il y a alors libération d’un messager chimique, le TGF, qui va lier le stress à la douleur dorsale. Enfin il peut y avoir un manque d’apport en eau, lié à l’absence d’exercice physique. Les fascias représentent 80% de la structure anatomique et sont composés
à hauteur de 70% en eau.
=> Les différents types de fascia
On distingue deux types de fascia, les fascias superficiels et les fascias profonds.
• Les fascias superficiels sont ceux qui se situent juste sous la peau (au niveau
des Cou Li, espace géré par le TF).
• Les fascias profonds sont ceux qui enveloppent les muscles et les organes,
mais qui vont aussi jusqu’à envelopper les fibres musculaires.
Les fascias les plus connus sont le péricarde qui enveloppe le cœur et les méninges
qui entourent le cerveau.
Le fascia le plus volumineux est le fascia thoraco lombaire. Il concerne presque la
totalité du rachis et serait à l’origine de nombreux maux du dos. Il a été démontré
Comment préserver ses fascia ?
Il existe 4 facteurs nuisant aux fascia :
- une attitude posturale mauvaise
- un manque d’activité physique à cause d’une trop forte sédentarité
- le stress
- le manque d’apport en eau.
La mauvaise posture peut influer sur la forme des fascias. Cette dernière peut avoir un effet néfaste sur la tenségrité qui lie l’ensemble de la structure anatomique. La sédentarité a un réel impact sur les fascias. En effet, afin de renouveler le collagène déjà produit par les fibroblastes un temps auparavant, les fascias nécessitent une stimulation apportée par l’activité physique. Si le collagène n’est pas régénéré et remplacé, le tissu conjonctif va s’accumuler et s’entremêler à cause d’un excès de vieux collagène. Cela provoque un enraidissement fascial qui est à l’origine de douleurs et déclenche certains de ces maux délocalisés. Seulement, la sédentarité d’une partie du corps est parfois forcée, lors du port d’un plâtre ou d’une attelle.
On soupçonne que les fascias peuvent être à l’origine de crampes. D’autres maladies concernent le tissu conjonctif de manière plus globale comme la maladie d’Ehlers-Danlos. Elle a un fort impact sur la production du collagène. Cela entraîne un hyper-élasticité qui provoque des déchirures fasciales et musculaires fréquentes. Enfin les tissus conjonctifs sont sensibles aux maladies auto-immunes comme le lupus ou la polyarthrite, car ces dernières affectent le renouvellement en
protéines.
Conséquences d'un fascia en moins bonne santé
Le fascia possède des cellules fibroblastes qui produisent de l’acide hyaluronique,
ayant pour fonction de rendre le fascia spongieux, afin qu’il puisse absorber un
maximum d’eau. Moins cet acide est présent, plus la mobilité du fascia en est
impactée. De plus, moins le fascia absorbe d’eau, plus il devient cassant et rugueux.
Pour un individu sain, on évalue le glissement possible des fascias sur 75% de leur
longueur, alors qu’un individu touché verra ce glissement diminuer à 50%, impactant
grandement la mobilité fasciale.
Les fascia et l'acupuncture
La médecine qui a les effets les plus surprenants pour son ancienneté est celle de
l’acupuncture. Le Professeur Hélène Langevin a décidé d’étudier les effets de cette
médecine sur les fascias et les résultats sont probants. D’une part, l’acupuncture
possède un effet antalgique avéré en cas de douleurs pour le patient. Cela s’explique
par une libération, dans la molécule d’ATP, d’adénosine, qui est un antidouleur
important et dont la présence lors de l’acupuncture peut être multipliée jusqu’à 24
fois. Pour ce qui est des fascias, l’acupuncture lors de l’introduction et le mouvement
de l’aiguille, induit le collagène à réagir en abondance. En effet ce dernier va
s’enrouler autour de l’aiguille, ce qui explique cette légère résistance qu’éprouve
l’acupuncteur lorsqu’il doit retirer celle-ci. Cette réaction entraîne une production
importante de collagène au niveau des fibroblastes, permettant un renouvellement
de collagène neuf.
Pourquoi se former à l'EDJ ?
Notre approche du soin sur cet aspect est différent de ce qui est conventionnellement vu en MTC
car elle répond à plusieurs spécificités.
=> La première est le tissu ciblé : le fascia.
=> La seconde est l’organisation des points en chaine montante. Cela signifie que la présence d’un point actif à un étage articulaire précis activera automatiquement les points articulaires sus-jacents de tout le membre concerné ainsi que des étages rachidiens où ils se répercutent. De ce constat, on doit obligatoirement régulariser le point le plus bas dans la chaine sous peine de traiter une répercussion (d’un point plus bas dans la chaine) et pas la cause du problème.
=> La troisième spécificité est que la présence de ce type de points pathologiques entraine automatiquement une répercussion sur le système musculaire avec des tensions et des points limitant « l’élasticité » ou le relâchement des muscles impactés, ainsi que la force musculaire disponible. Le traitement des désordres articulaires régularisera certains problèmes musculaires alors que l’inverse ne sera pas vrai d’où la nécessité de débuter par la recherche et le traitement des points qui vont suivre.
=> La dernière chose à savoir est que ces points, qui sont intimement liés à la structure articulaire car situés en regard de la capsule, affectent la fonction sans forcément indiquer une atteinte tissulaire structurelle réelle (inflammation, déchirure, contracture...). La localisation est très précise comme pour les points d’acupuncture plus conventionnels, ce qui nécessite une connaissance parfaite du corps humain.
Notre méthode utilise aussi des techniques de Tuina combinées, afin d’augmenter l’efficacité de la régularisation des tissus et le confort du patient, car le tissu pathologique sera douloureux au massage.
Conclusion
Les avancées médicales quant aux fascias tendent à révolutionner certains aspects de la médecine. Ce qui est vérifié, au-delà des simples suppositions, est l’importance de ces fascias dans la mobilité et l’expression des douleurs. Ce serait donc une erreur que de continuer de les mettre de côté. Les études qui gravitent autour de ces fascias pourraient s’avérer d’importance pour le développement de la médecine. Il est donc primordial de prôner des activités physiques régulière, éviter la sédentarité et faire reconnaître l’importance des fascias pour tous.
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A très bientôt !